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8 novembre 2025 - 00:44 [GMT + 9]
Avant de participer à la 11e édition du Tour de France J:COM Saitama Critérium ce dimanche 9 novembre, les coureurs qui ont brillé sur le Tour de France cet été sont allés à la rencontre du public japonais samedi, à la Super Arena de Saitama, dans la banlieue de Tokyo.
Vainqueur de deux étapes et du maillot vert du Tour de France, Jonathan Milan a pu mesurer sa popularité grandissante et dresser le bilan de sa belle saison.
Deuxième du Tour de France et vainqueur de la Vuelta cette année, Jonas Vingegaard conclut sa saison 2025 sur les routes japonaises. Le double vainqueur du Tour (2022 et 2023) était déjà venu en 2022, il avait pris la deuxième place.
Demain, le circuit urbain de 3,5 km, tracé autour de la Super Arena de Saitama sera parcouru à 17 reprises par les coureurs, pour un total de 59,5 km. Le Critérium rassemblera des équipes internationales et des équipes japonaises et sera précédé par des animations et un contre-la-montre par équipes.
Jonas Vingegaard : « C’est évidemment une bonne saison. »
Vainqueur de la Vuelta après avoir terminé sur la 2e marche du podium du Tour de France à Paris, Jonas Vingegaard conclut à Saitama sa belle saison 2025. « J’aurais, bien sûr, aimé gagner le Tour de France mais c’est comme ça parfois. Je termine 2e du Tour de France et je remporte la Vuelta, donc c’est évidemment une bonne saison » estime le champion danois, qui a pu mesurer une fois de plus toute l’affection que lui porte le public local.
Après avoir été initié à l’art de la peinture traditionnelle japonaise, le vainqueur du Tour 2022 et 2023 a fait le show devant les caméras avec son ancien coéquipier Primoz Roglic, qui s’est même fendu de quelques mots en japonais pour le plus grand plaisir des spectateurs. « J’aime vraiment venir ici, c’est un super pays », juge Vingegaard. « Je suis content d’être là. Les fans ici sont vraiment spéciaux, ils nous encouragent beaucoup, c’est très sympa. J’ai hâte d’être à demain pour la course. »
Déjà présent en 2022 après son premier titre au Tour de France, le leader du Team Visma Lease a Bike avait terminé à la 2e place et il visera forcément la plus haute marche du podium demain. « Ça change de venir courir ici au Japon, c’est toujours sympa de découvrir de nouveaux pays. Je suis déjà venu ici et je sais que c’est un super pays pour venir rouler. »
Jonathan Milan : « Je suis très heureux de courir ma dernière course de la saison ici à Saitama. »
Quand il s’agit de conclure, Jonathan Milan est un homme sur qui l’on peut miser. Le duel qu’il a disputé avec Valentin Paret-Peintre contre la paire Roglic-Vingegaard devant le public de la Saitama Super Arena et les téléspectateurs de la chaîne J Sports a été serré jusqu’au bout et c’est un sprint final en forme de concours d’auto-portraits qui a scellé la victoire du duo franco-italien. Si c’est le grimpeur de Soudal Quick-Step qui a apporté le dernier point, le sprinteur italien de Lidl-Trek a prouvé qu’il était toujours bien placé dans le final. Et il a pu se rendre compte de sa popularité auprès d’un public nippon conquis.
« C’est super d’être là. J’adore les spectateurs ici, c’est cool de voir autant de monde pour la présentation des équipes aujourd’hui et j’imagine que ce sera encore mieux demain pour la course. J’adore le Japon, c’est la deuxième fois que je viens cette année, j’étais déjà là il y a quelques semaines pour la Japan Cup, et je suis très heureux de courir ma dernière course de la saison ici à Saitama. »
Une saison qui l’a vu briller, sur les routes du Tour de France notamment. « C’était une année magnifique. Nous avons atteint plus ou moins tous les objectifs que nous nous étions fixés. Je dois remercier mes coéquipiers qui ont toujours donné le meilleur d’eux-même pour me permettre de réaliser les meilleurs résultats. »
Et quand on lui demande s’il remettra son maillot vert en jeu sur le Tour de France 2026, Jonathan Milan préfère éluder. « Nous n’avons pas encore prévu l’an prochain, mon seul plan c’est de m’amuser. » Avant de confesser quand même que « Tout le monde veut être sur le Tour ! Mais pour le moment je veux juste profiter de la belle ambiance ici à Saitama avant de prendre des vacances, et on y pensera après. »
Jordan Jegat : « En tant que grimpeur, j’ai toujours le maillot à pois en tête. »
Vendredi après-midi, Jordan Jegat est retourné sur les bancs de l’école. Le 10e du Tour de France 2025 a rendu visite à des écoliers de Saitama ravis de rencontrer un jeune champion et qui avaient beaucoup de questions à lui poser. Si pour certains cette vie de sportif paraissait bien lointaine, d’autres buvaient ses paroles et promettaient de s’entraîner encore plus dur pour suivre ses pas.
Des pas qui le mènent, à 26 ans, au plus haut niveau, parmi les cadors du Tour. « Je pense que c'était encore la meilleure saison de ma carrière, j'avais déjà dit ça l'année dernière, donc c'est bien de pouvoir faire mieux, de progresser encore. » Progresser jusqu’à un top 10 du Tour de France dont il n’osait pas vraiment rêver. « Je m'attendais à faire un beau tour de France, mais pas forcément du point de vue du classement général. Je pensais plutôt viser un top 20 et jouer une étape. »
Ambitieux, Jegat regarde encore plus haut. « On peut toujours viser mieux, et essayer de se rapprocher du top 5, ce serait l’idéal, mais l'objectif principal reste quand même de gagner une étape. Si on prend l'exemple de Ben Healy, il a réussi à faire un bon classement général et des étapes aussi donc, dans mon registre, je pense qu’on peut faire les deux. » Et quand on lui fait remarquer que l’Irlandais a également porté le Maillot Jaune pendant deux jours en juillet dernier, il ne se défile pas. « C’est l’objectif, on voit que c’est possible pour des coureurs offensifs, qui osent s’échapper. Pour moi ce serait un honneur de le porter ne serait-ce qu’une journée. »
Mais le grimpeur breton a surtout un autre maillot distinctif dans un coin de la tête. « C’est le maillot à pois que j’aimerais vraiment jouer. En tant que grimpeur, j’y ai toujours pensé. Ce sera un objectif, mais peut-être pas tout de suite. »
UNO-X dans la cour des grands
Pour leur troisième participation au Tour de France, les coureurs de l’équipe Uno-X Mobility ont marqué les esprits. La victoire de Jonas Abrahamsen à Toulouse (étape 11) a été magnifiée par la très belle sixième place de Tobias Johannessen au classement général final. « J’ai rêvé de gagner une étape du Tour de France depuis que j’ai commencé le cyclisme à 14 ans » se souvient Abrahamsen. «Et voir en plus Tobias dans le Top 6, c’est génial. »
Loin d’être une performance isolée, le Tour a fait écho à la très bonne saison de l’équipe norvégienne, qui s’est offert le droit d’intégrer le niveau World Tour en 2026. « Cette année a été incroyable » poursuit le Norvégien. « Je pense que nous avons une équipe qui a de l’avenir et nous passons des paliers chaque année. Et j’espère que nous pourrons en passer encore plus l’année prochaine en World Tour. » Son coéquipier Andreas Leknessund se rejoue le film : « Nous avons connu un très bon début d’année et nous avons commencé à rêver du World Tour. C’était un rêve difficile à atteindre, mais nous avons passé une super année avec une bataille très intense pour prendre les points nécessaires. » Søren Wærenskjold abonde et souligne que le Tour de France a pu servir de déclic. « Nous avons bien commencé l’année et après le super Tour que nous avons fait, nous avons commencé à réaliser que c’était possible. J’espère que nous saurons élever encore un peu notre niveau et performer en World Tour. »
Tous les trois salivent en tout cas devant le parcours du Tour de France 2026 annoncé il y a quelques semaines. « J’ai vu le parcours du prochain Tour de France et il y aura de bonnes opportunités pour les échappées donc j’ai très hâte d’y être, ça va être génial pour moi comme pour l’équipe. » conclut Jonas Abrahamsen.