VINGEGAARD RÉSISTE AUX SPRINTEURS
9 novembre 2025 - 19:08 [GMT + 9]
La 11e édition du Tour de France J:COM Saitama Critérium a vu Jonas Vingegaard l’emporter sur les routes japonaises. Le vainqueur de la Vuelta 2025 a résisté au retour des sprinteurs. Jonathan Milan et Kaden Groves complètent le podium.
Le double vainqueur du Tour de France (2022 et 2023) ajoute son nom au palmarès de l’événement japonais présenté comme « la 22e étape du Tour », devant un public enthousiaste venu nombreux malgré la pluie qui arrosait le circuit urbain de la banlieue de Tokyo.
Le classement par points a été dominé par Jonathan Milan, qui est également le meilleur jeune, alors que Valentin Paret-Peintre s'est adjugé le classement du meilleur grimpeur. Très actif dans le final, Primoz Roglic a été récompensé par le prix de la combativité. Il remporte aussi le classement par équipe avec ses coéquipiers de Red Bull - BORA - hansgrohe.
VINGEGAARD EN SOLITAIRE
Quand elle n’accueille pas les concerts des plus grandes stars de la planète ou des épreuves des Jeux Olympiques, la Super Arena de Saitama abrite les festivités du Tour de France J:COM Saitama Criterium. Le terme « abriter » n’est pas choisi au hasard car, après une belle semaine sèche, la pluie s’est invitée ce dimanche sur le parcours du critérium. Coureurs et spectateurs étaient donc ravis de profiter de cet imposant refuge, en attendant de prendre la route. La journée a débuté par une sympathique « Family ride » voyant les coureurs professionnels se mêler au grand public pour partager un tour de circuit. Des cyclistes amateurs, dont plusieurs paracyclistes, se sont ensuite élancés sur le parcours pour un contre-la-montre individuel, précédent celui des professionnels qui, eux, se sont affrontés par équipes de trois. Un chrono remporté par l’équipe Lidl-Trek et son trio composé de Jonathan Milan, Hector Alvarez et Edward Theuns.
Dans une ambiance des grands jours, le Critérium s’est ensuite élancé depuis la Super Arena pour 17 tours d’un circuit de 3,5 km tracé dans les rues de Saitama. Une fois le départ réel donné, les premières offensives ne se sont pas faites attendre et les équipes japonaises se sont très vite montrées à leur avantage et ont lancé une échappée que Valentin Paret-Peintre ne voulait pas rater. Le vainqueur de l’étape du Mont Ventoux cet été avait à coeur de montrer qu’il en avait encore sous la pédale en allant chercher les points du meilleur grimpeur, avant que Dorian Godon, son coéquipier d’un jour au sein d’une Team France créée pour l’occasion, ne prenne le relais pour défendre son avance. De même, Jonathan Milan a dû s'employer avec ses deux coéquipiers pour pouvoir disputer les sprints intermédiaires entre deux offensives.
Dans les derniers tours, une échappée royale s’est finalement formée, composée de Jonas Vingegaard, Primoz Roglic, Tim Wellens et Jonas Abrahamsen, tous vainqueurs d’étape sur le Tour de France. Le quatuor s’est ensuite transformé en un duo Roglic-Vingegaard, qui est devenu un solo quand le vainqueur du Tour en 2022 et 2023 a faussé compagnie à son ancien coéquipier dans le dernier tour. Le Danois filait alors vers la victoire, malgré le retour des sprinteurs. Derrière, Jonathan Milan et son beau maillot vert ont dû se contenter de la 2e place, devant Kaden Groves. Les coureurs terminent ainsi leur saison et peuvent penser au repos tout en rêvant de Barcelone, où se tiendra le Grand Départ du Tour de France 2026.
Yukiya Arashiro : « J’espère inspirer les jeunes Japonais »
Invité d’honneur de ce 11e Tour de France J:COM Saitama Criterium, qu’il a terminé à la 9e place, Yukiya Arashiro a participé à toutes les éditions depuis sa création en 2013, année du 100e Tour de France. Le coureur japonais est donc sans doute le mieux placé pour parler de l’engouement que suscite le cyclisme au pays du Soleil-Levant. « Le Tour de France J:COM Saitama Criterium est devenu une institution et les fans japonais attendent cet événement tous les ans avec impatience. Ils regardent le Tour de France en direct tous les étés donc pour eux c’est une super occasion de voir les coureurs en chair et en os. »
Et si les Japonais aiment regarder les courses, ils ne se contentent pas d’être spectateurs. De plus en plus de cyclistes amateurs parcourent les routes du pays. « Il y a beaucoup de cyclistes au Japon. De nombreux événements amateurs se sont créés. Par exemple, le circuit de Suzuka accueille des courses, dont une course d’endurance de six heures. Le mont Fuji donne également lieu à une course pour grimpeurs (Fuji Hill Climb). »
Pour le coureur de la formation Team Solution Tech - Vini Fantini, c’est aussi une occasion de se produire devant son public, qui répond présent année après année. « Tous les ans, il y a des milliers de spectateurs qui viennent voir la course. Je suis très content de venir rouler au Japon, habituellement je ne cours qu’en Europe donc c’est super de le faire devant les fans japonais. » L’ancien coureur de Bahrain - Victorious en profite pour multiplier les échanges et essayer d’inspirer ses jeunes compatriotes, lui qui reste le dernier Japonais à avoir participé au Tour de France. « Mon dernier Tour remonte à 2017 et depuis il n’y a plus eu de Japonais dans le peloton. Donc j’espère donner des idées aux jeunes et qu’ils puissent un jour se hisser à ce niveau et disputer le Tour de France. »